mercredi 23 octobre 2013

La première édition de Docu Regio by Pictanovo c'est fini... Vivement la prochaine !

La semaine dernière, je me suis immergée au coeur du "documentaire"... Un monde que je connais bien, au côté duquel je me suis construite, car ma maman est réalisatrice de documentaire... Un monde dans lequel j'ai travaillé lorsque que j'étais directrice de production dans l'audiovisuel... Un monde dans lequel on rencontre énormément de personnes courageuses, déterminées, têtues même, car il faut souvent beaucoup, beaucoup de temps pour qu'un film documentaire passe du statut d'idée à celui de film diffusé... Et on a énormément de chance quand il est bien diffusé et largement vu. La toile a amené de nouvelles "pratiques" et de nouveaux "usages", et aujourd'hui on peut accéder à certains films sur internet... Mais soyons clairs, un film documentaire se fait, avec tout juste assez d'argent pour le réaliser, si un diffuseur TV rentre dans la danse, car l'engagement d'une chaîne vous permet de pouvoir prétendre à certaines subventions sans lesquelles vous ne pouvez pas donner vie "correctement" à votre film.

Pictanovo, dont je vous ai déjà parlé ICI, qui accompagne et cofinance une centaine d'oeuvres audiovisuelles et innovantes chaque année, connait bien cette réalité. Alors, avec 10 autres régions, pour soutenir et encourager une douzaine de projets documentaires, Pictanovo a organisé, pour la première fois cette année : Docu Régio, où producteurs et réalisateurs, en binôme, ont pu suivre 2 sessions d'accompagnement afin de "booster" leur projet.
Une première session leur a permis de travailler sur le fond du projet et sa présentation écrite, et, une deuxième session a concentré les interventions des "tuteurs" sur la préparation du pitch (oral) de chaque projet dans le but de le présenter devant un panel de diffuseurs (venus le jour J en experts pour partager, avec les porteurs, leur retours avisés et constructifs).

Et c'est lors de cette session 2 que j'ai rejoint l'équipe ! Mon rôle a été de compléter l'équipe des "tuteurs" principaux et d'accompagner les porteurs de projets dans la préparation de la présentation de ces films en devenir. Ma mission : Pour chaque projet, un entretien en "individuel" afin de compléter le travail fait en groupe.
Un exercice dense, riche, intense pour les "stagiaires" et les "tuteurs", des rencontres fortes, des personnes parfois stressées, parfois trop confiantes... Et dans tout cela, trouver les mots qui vont le mieux les encourager, qui vont les guider, les soutenir, leur permettre de sortir le meilleur d'eux-même, le meilleur de leur projet pour "embarquer" les auditeurs dans leur monde. Dans ces instants, le nom de ma boite prend tout son sens... Opening Out (qui, je vous le rappelle, se dit d'une fleur entrain d'éclore:))...

Quelle belle mission ! Quel plaisir d'être choisie pour accompagner des personnes afin qu'ils osent se mettre en valeur, dans le bon sens du terme. Quel bonheur de sentir que l'on a permis à un individu de lever un blocage, de mettre en évidence une chose tellement évidente pour lui qu'il ne la voyait plus...
J'ai vraiment vécu cette aventure de l'intérieur et en connaissance de cause, car il y a 12 ans, j'ai moi-même suivi une des formations mise en place par Pictanovo (CRRAV à l'époque) pour pitcher un projet documentaire en anglais... yes I did it !
Chaque projet accompagné durant cette préparation devient un projet que nous voulons voir un jour sur l'écran, tellement, nous le savons, les réalisateurs, pour la plupart, l'ont dans les tripes...

Comme l'a précisé, Vincent Leclercq, DG de Pictanovo lors de la clôture de l'événement : "Cet accompagnement n'est qu'une étape... Le documentaire est un sport de combat... Accrochez-vous !"

Vivement l'année prochaine pour la deuxième édition (croisons les doigts) et merci, grand merci à l'équipe de Pictanovo, une fois encore pour sa confiance et pour ce moment empli de convivialité et d'humanité ! Et un grand merci à mes "comparses tuteurs" pour la belle complicité que nous avons su créer :)

Plus de photos by Pictanovo ICI

Edit du 28/10/13 : Le Communiqué de Presse

mardi 22 octobre 2013

Un film pour témoigner et montrer que le bonheur au travail est une réalité

Oui, je fais partie de ceux qui pensent que le bonheur au travail et en entreprise... C'est possible !

C'est une thématique qui me tient particulièrement à coeur, parce qu'être heureux c'est l'essentiel, n'est-ce pas ? Et il n'est pas rare que lors de mes interventions en entreprise je sensibilise mes interlocuteurs sur le choix que nous pouvons tous faire : être heureux, même au boulot :)

Florence Servan-Schreiber en a fait sa spécialité, sa mission, et invite les dirigeants à faire rentrer la "science du bonheur" en entreprise. « La psychologie positive se concentre sur ce qui marche dans la vie d'un individu, ses points forts plutôt que sur ses faiblesses, son anxiété, son stress... Le bonheur attire le succès, ce n'est pas le succès qui attire le bonheur. Un salarié optimiste est plus chanceux qu'une personne défaitiste. Il réussit mieux sa vie professionnelle. »
Et je vous invite à lire un des articles sur le sujet, que j'ai rédigé pour le magazine de Spotwork, en cliquant ICI :)


Le bonheur au travail est possible aussi quand les entreprises ont fait le choix de "changer la hiérarchie, faire confiance aux salariés, supprimer les contrôles, la paperasse inutile… "

Martin Messionnier a décidé de réaliser un film afin que ceux qui oeuvrent au sein de ces entreprises "libérées" puissent témoigner et nous montrer que leur réussite est une réalité.

Alors oui, il est possible d'innover, de penser d'autres organisations du travail qui conviennent à la diversité des hommes et d'adapter le modèle du fonctionnement de nos entreprises pour que le plus grand nombre de personnes y soient heureuses et s'y réalisent pleinement. "Le bonheur au travail" sera un film témoignage pour partager ces méthodes avec tous.

Et comme je suis convaincue que cette initiative est "nécessaire"... J'ai décidé de soutenir la production de ce web documentaire. Et vous ? L'aventure vous tente aussi ? Si vous souhaitez contribuer au film "Le bonheur au travail" il faut juste cliquer ICI ! On se retrouve dans les listes des contributeurs ? ;)

mardi 8 octobre 2013

Parce que j’ai vu « La vie d’Adèle » …


Ça c’est imposé à moi comme une évidence… Il fallait que je fasse un billet sur le film, sur Ce film… sur LE film « La vie d’Adèle ».

Déjà, même avant de voir le film, la « communicante » que je suis ne pouvait qu’être interpellée par le buzz autour du film. Le « bad buzz », même, pourrait-on dire… Il vous suffira de « googleliser » pour tomber sur les tonnes d’infos qui circulent sur le sujet.

Avant même la Palme d’or à Cannes, les techniciens qui révèlent les conditions de travail, puis l’interprétation des propos des 2 comédiennes principales… La « guerre » médiatique autour de ce film a envahi la toile, les journaux… Comment trouver l‘envie d’aller voir un film où le réalisateur est décrit comme un tyran ? Il est vite fait de se dire que, même si le film est grandiose, s’il a été réalisé dans de mauvaises conditions, pourquoi le cautionner en lui accordant 3 précieuses heures de notre vie ?

Mais, j’ai pour habitude de ne pas me laisser influencer par le regard des autres et, autant que possible, de me donner les moyens de me faire ma propre opinion.

Pictanovo, structure pour laquelle je travaille régulièrement, a coproduit ce film et j’ai donc été invitée à l’avant–première à Lille, vendredi dernier. Allais-je donc y aller ? Sans le savoir encore, j’ai réservé 2 places, au cas où…

Pour côtoyer Pictanovo, depuis plus de 15 ans, et avoir, du temps où je travaillais dans la production audiovisuelle, assisté aux comités de lecture de cette structure qui accorde, ou non, les aides à la production, je savais que souvent les aides accordées aux longs métrages sont la plupart du temps amplement justifiées.
Donc, si Pictanovo avait décidé de soutenir Abdellatif Kechiche, il y avait de grandes chances pour que, rien qu’à la lecture du scénario, ce film soit prometteur. (Découvrez ici l'itw de Vincent Leclerq DG de Pictanovo après la Palme d'Or)

Pour ma part, de ce réalisateur je n’avais vu que « L’Esquive » tardivement, en dvd, et j’avais passé un moment interpellant, et apprécié ce cinéma « vérité ».

Avec mes 2 places réservées, j’ai alors proposé à des ami(e)s de m’accompagner et là, personne n’était disponible, et, plus, certains m’ont confié ne pas vouloir y aller à cause de tout ce qui s’était dit sur le film…
Mais j’aime pas aller toute seule au cinéma, moi ! Alors j’ai regardé la bande annonce...


et j’ai eu envie d’en découvrir plus. 

Le « hasard » a fait que finalement une de mes amies avait réservé aussi… Youpi, nous allions partager ce moment !

« La vie d’Adèle »… Alors Oui ! Nous sommes DANS la vie d’Adèle pendant 3 heures, totalement immergés, un peu voyeurs même, parfois. Adèle, en plan serré quasiment tout le film, remplit l’écran et nous fait vivre toutes ses émotions.

Les scènes de sexe… sont longues, ou plutôt durent aussi longtemps que dans la vraie vie.
Je l’avoue, je me suis demandée pourquoi, quand elle fait l’amour avec son petit ami au début, on est «obligé» de constater que le sexe de son partenaire est en érection.
Et pourquoi la première scène d’amour entre les 2 femmes (qui dure 7 minutes, mais ça je l’ai su après) vous impose de regarder 2 êtres faisant l’amour et jouissant sans cesse comme si vous étiez dans la pièce avec elles. J’ai entendu des personnes quitter la salle à ce moment-là, et, au fur et à mesure de la scène, les gens riaient, mal à l’aise, je présume.

Après, il est vrai que, sans être experte en relation homosexuelle féminine, j’ai eu l’impression (et les lesbiennes qui sont intervenues sur le sujet l’ont confirmé) que la chorégraphie de ces ébats amoureux s’apparente davantage à un fantasme masculin qui visualise 2 femmes en train de faire l’amour qu’à des images fidèles à la réalité. Mais pourquoi penser à tout cela en les regardant ?... Parce qu’on n’a tellement pas l’habitude de voir des scènes de sexe aussi longues au cinéma, et encore moins entre 2 femmes, parce que j’ai pensé à toutes mes amies comédiennes qui m’ont confié combien cela pouvait être difficile d’être ainsi, nue devant toute une équipe technique (mais à priori en entendant Adèle Excarchopoulos, sur France Inter, elle a trouvé ça fun), parce qu’il est difficile de regarder 2 personnes faire l’amour aussi longtemps, si l’on n’a pas des tendances voyeuristes, sans forcer son cerveau à analyser la situation pour sortir de l’émotionnel …

Mais, tout comme ce réalisateur nous montre que, comme dans la vraie vie, ses personnages mangent parfois la bouche ouverte, il nous montre que lorsqu’ils prennent une douche ils se nettoient vraiment, même entre les fesses…

Et je me suis dit, quand la lumière s’est rallumée que ces moments là n’étaient pas indispensables… Mais 4 jours après, je me dis que non, ils ne sont pas « indispensables », mais ils sont un choix artistique, un choix qui nous permet vraiment de rentrer dans la vie d’Adèle, d’y croire, tant aucun détail ne nous échappe… Et oui, dans la vraie vie les gens font l’amour plus de 2 minutes…

Il y a les scènes de sexe, ok,  mais il y a tout le reste, où les acteurs ont un jeu criant de vérité, où l’on rit, où l’on est au bord des larmes, où l’on est mal à l’aise… Comme eux.

Les 2 comédiennes affichent une complicité rarement perçue au cinéma. Léa Seydoux est tout à fait crédible dans ce rôle de lesbienne un peu masculine, artiste peintre (allant jusqu’à prendre des cours de dessin). Ce film a été préparé quasiment sportivement par les comédiens… Mais par dessus tout… Adèle Exarchopoulos, qui crève l’écran pendant 3 heures, est juste… J’ai pas de mot… Excellente, incroyable, monumentale… Je devinais ce que son personnage pensait juste par ce que je voyais dans son regard… C’était juste saisissant… troublant…

Alors, le film a sans doute été éprouvant, je n’en doute pas… Parfois difficile pour les comédiens et les techniciens… Cependant, ne pas aller le voir parce que vous n’avez pas envie de cautionner les méthodes de travail de ce réalisateur (et c’est votre droit) vous privera de voir un des films qui comptera, je pense, dans l’histoire du cinéma et peut-être même de notre société… Cela vous privera aussi de découvrir le talent d’Adèle Exarchopoulos. Et aller le voir, ce sera aussi soutenir toutes les personnes qui ont contribué à ce film, et pour que, s’ils ont souffert à le faire, ce ne soit pas en vain.

Et vous le verrez (j’espère), ce film nous parle aussi tout simplement, d’amour, de passion, d’homophobie, de préjugés, de la difficulté de s’accepter tel que l’on est et de croire en soi, même si notre entourage nous imaginait autrement que ce que nous sommes…

J’aime ce personnage qui veut « juste » être institutrice au milieu de cette bande d’artistes-intellos, parce que, pour elle, le plus important c’est que les jeunes apprennent à  lire et à découvrir la littérature. J’aime la mise en évidence subtile, dans leur couple, d’une qui accepte l’autre telle qu’elle est, sans condition, alors que l’autre la pousse à « se réaliser » dans quelque chose qu’elle n’a pas besoin de faire, juste pour qu’elle soit «artiste» à son tour…

C’est un film qui nous parle de la vie, la vraie… Et « Adèle » est avec moi depuis vendredi, son authenticité et sa sincérité m’accompagnent au quotidien, au point que je pense que nous avons sans doute tous une part « d’Adèle » en nous,… Vous savez c’est l’endroit où l’on ne triche pas avec soi-même.
Alors pour être certaine de pouvoir la retrouver quand cela sera nécessaire, je vais, de ce pas, enrichir ma bibliothèque avec « Le bleu est une couleur chaude » de Julie Maroh qui a inspiré le film. 

Et j'espère, que vous soyez plutôt Sartre ou Bob Marley, que ce film vous touchera de manière positive, comme il l’a fait pour moi.